Henry Washington
I am a hopeful pessimist and a follower. In times of strife, when no leader has risen with a vision that you can believe/trust in, you either become such a leader yourself, flee or stay put to sink with the ship. In the latter case you have no choice but to adapt or perish faster!
Haitians are old hands at this process, always adapting as individuals and together as a society. New ways of being are put forward daily. New ways of feeding yourself, making that money, using it, communicating, interacting... New ways that come with new ideals, new beliefs, new prayers, new languages, new objects.New ways that prioritize the now, the immediate needs. New ways that leave us with little time to work on matters of deep significance for the future of our country. After all you are already certain that the ship is sinking.
We usually have the illusion that it is slow going,but it really isn't. It is just happening in stages you gradually adapt to.
These days Haitians and Dominicans of Haitian descent are being treated like so many used prophylactics. The cost of living is steadily rising as the value of the Gourde is declining and the exchange rate with the US Dollars is attaining record heights hourly. These days the Haitian president is as usual climbing on any stage he can find and showing the world how in love he is with the "coco"... .
I've been wondering lately if we would be adapting until death.(The ship is still sinking after all)
As an artist I often find myself thinking about my role in this situation, fantasizing about "creating dangerously" and making artworks that can move things. But I am a pessimist even if I am hopeful and a follower. Seems that until I find that visionary leader/movement, or a voice inside that can move mountains, I'll continue tending to my garden while contemplating Adaptation.
New and improved 100 Gourdes bill: Natif natal. Nasyono, nasyonal.
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Je suis une
pessimiste qui espère, je m’adapte. En temps de conflit, en l'absence d’un
leader de confiance avec une vision juste, soit l’on devient soi-même un tel leader soit l'on fuit ou encore on reste sur place et on coule avec le navire. Dans ce
dernier cas, il n’y a pas d’autre choix
que de s’adapter pour ne pas périr plus vite!
Les Haïtiens sont des habitués de ce processus. Nous nous adaptons en tant qu'individus et en tant
que société. De nouvelles
manières d'être sont constamment mises en avant. De nouvelles façons de se
nourrir, de gagner de l'argent, de l'utiliser, de communiquer, d’interagir ... De
nouvelles manières d’être qui amènent de nouveaux idéaux, de nouvelles
croyances, de nouvelles prières, de nouveaux langages, de nouveaux objets. De
nouvelles manières d’être qui privilégient l’immédiat, l’urgence. De nouvelles manières
qui nous laissent peu de temps pour réfléchir et travailler en profondeur les questions déterminantes pour l'avenir du pays. Après tout, nous sommes déjà certain que
le bateau coule!
Alors que généralement on a l'impression qu'il coule lentement, c'est un processus de naufrage collectif
qui se fait par étapes, auquel on s'adapte au fur et à mesure.
Ces jours ci, Haïtiens et Dominicains d'origine haïtienne sont traités comme autant de
préservatifs usagés (kouri jete sa). Le coût de la vie ne cesse de monter alors que la Gourde perd de sa
valeur(ou alors prend-elle sa juste valeur ?). Ces
jours-ci le président haïtien grimpe sur scène comme d'habitude pour
nous montrer "kijan yo fè l".
Depuis quelques temps, je me demande si nous continuerons de nous adapter jusqu'à ce que mort s’en suive. (Le navire est toujours en train de couler après tout)
En tant
qu'artiste, je me surprends à penser à mon rôle dans cette situation, à
rêver de "créer dangereusement" et de réaliser des œuvres qui font
avancer les choses. Mais je suis une pessimiste, même si je suis pleine d'espoir. Il me semble que jusqu'à ce que je trouve ce
leader/mouvement visionnaire, ou une
voix intérieure qui peut déplacer des montagnes, je vais continuer à cultiver mon
jardin et contempler l'Adaptation.
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